Ports de Villefranche-sur-Mer

Le Môle du bassin portuaire

La jetée du port.

Le môle, ou jetée, protégeant le bassin portuaire conserve la forme, les dimensions et la fonction de défense telles que conçues lors de sa construction au cours du premier quart du XVIIIe siècle.
On peut encore voir le long de la face interne du môle six niches en « cul de four », plus ou moins profondes, avec en clef de voûte soit la croix de Savoie soit une date (1726 à 1728) qui témoignent de la période de la reconstruction de la digue de protection du port. Ces grandes niches à usage de cuisines, munies d’une cheminée sont aménagées dans l’épaisseur du parapet car le môle est un lieu de vie pour les galériens et les marins. Une mosquée destinée à permettre aux esclaves musulmans de pratiquer leur religion y avait été construite au tiers de sa longueur. Détruite par une tempête en 1773, celle-ci fut reconstruite dans l’enceinte du cimetière musulman, derrière le lazaret aujourd’hui disparu, situé autrefois à l’emplacement des immeubles du quartier Rochambeau. Une inscription sur pierre en arabe, datée de 1724, est conservée à l’hôtel de ville.

Vers 1770, le môle est prolongé et doublé. À l’occasion de ces travaux et pour répondre aux besoins de l’école d’artillerie, la partie tournée vers le large, c'est-à-dire vers le sud, est munie d’une série de huit canonnières disposées côte à côte, et d’un emplacement pour une pièce pivotante, un canon à affût avec rampe inclinée pour compenser le recul.

Au début du XIXe siècle, le môle est prolongé pour atteindre 280 mètres de long. Le sol en calade (galets) a été en partie restauré récemment. Aujourd’hui, à quelques détails près, le môle se présente sous son aspect initial ; l’accès à une petite grève, la plage, qu’il domine se fait par une canonnière.