Ports de Villefranche-sur-Mer

Le bassin de Radoub

La pièce maîtresse de l’ensemble portuaire : la forma delle galere

Le bassin de radoub, ou cale sèche, toujours en activité, était à l’origine une « forma delle galere » destinée à leur construction et à leur entretien. (Une galère de 26 bancs mesure environ 47 mètres de long et pèse 350 tonnes). Terminée en 1737, la cale mesure 62 m de long sur 12 m de large, 3 m de profondeur à l’entrée et 2,50 m à son extrémité sud. Ses gradins intérieurs sont encore visibles. Pourvue d’une toiture et d’une façade en marbre blanc, elle était fermée à l’origine grâce à un double batardeau. Les bateaux y reposaient sur des pièces de bois, les tins, et étaient maintenus par des étais horizontaux. Cette cale sèche a perdu sa splendeur initiale car, vers 1850, sa toiture, sa façade et sa porte ont été démolies afin d’accueillir les bateaux à vapeur. Depuis le XIXe siècle un « bateau porte » en assure la fermeture.

En 1860, les installations sont affectées à la marine et à l’armée française. Une base de torpilleurs est alors créée. A la fin du premier conflit mondial les activités artisanales deviennent prépondérantes. Au XXe siècle, le constructeur Bernard Voisin donnera un essor local et international à la construction et à la réparation navales. Une centaine de personnes travaillaient alors dans le chantier naval. Sa renommée professionnelle attira des propriétaires de bateaux prestigieux : la Calypso du Cdt Cousteau, le Shenandoah du Baron Bich, le Zaca d’Errol Flynn. Le chantier eut aussi pour clients des metteurs en scène de cinéma et développa la transformation de bateaux pour des tournages. Une plaque commémorative se remarque à l’angle sud est de la capitainerie

Le bassin de radoub a été définitivement sauvé de la destruction en 1995 grâce à la détermination de l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Maritime de Villefranche créée originellement à cet effet.

En service presque ininterrompu depuis sa construction le bassin a été rénové en 2004. Il est l’un des très rares bassins de radoub du XVIIIe siècle encore en activité en Méditerranée. Il constitue un atout majeur pour l’activité de réparation navale du port tout en demeurant un témoin incontournable du Patrimoine Maritime Régional.