Ports de Villefranche-sur-Mer

La Corderie

Lieu historique de fabrication des cordages

La corderie fut le dernier (1772/1787) des édifices construits de l’ensemble portuaire. La structure d’origine de ce long bâtiment (171 m de long) à l’entrée du port se fonde sur la répétition (33 fois) du même motif architectural. Celui-ci, de 5 m d’extension latérale, est percé d’une porte, ou d’une fenêtre, au rez-de-chaussée et d’une fenêtre à l’étage. Cet ordonnancement confère à la façade une homogénéité remarquable.

La grande longueur des corderies s’explique par la nécessité de fabriquer des cordages d’un seul tenant, en fait d’une « encablure » (environ 200 mètres de long). Dès le milieu du XVIIIe siècle, les besoins en cordage deviennent impérieux. Les frégates, dont l’unique propulsion est la voile, remplacent les galères mues par les rames des galériens. Or, il faut plusieurs dizaines de tonnes de cordage pour une grosse frégate. De plus, ils doivent être renouvelés très souvent car ils s’altèrent et s’usent très vite au contact de l’eau de mer. Autrefois les cordages étaient obtenus à partir du chanvre (cannabis sativa) dont la culture ne présentait pas de difficultés particulières mais nécessitait de l’eau. Des « cannebières » ou « chènevières » existaient sur les bords du Paillon ou du Var. La corderie de la Darse utilisait vraisemblablement du chanvre du Piémont venant de Carmagnola, où un musée lui est consacré.

Sous la Révolution, la corderie est utilisée comme hôpital par l’armée française. A la Restauration, les Sardes l’aménagent dès 1814 comme bagne, et l’utilisent à cet effet jusqu’en 1848 environ. Elle est convertie en caserne après 1860, et devient alors la caserne Nicolas, ce qui lui vaut d’être surélevée d’un étage en 1905.

De 1876 à 1939, elle abrite un bataillon de chasseurs alpins. Après la Seconde guerre mondiale une partie du bâtiment est affectée à l'usage de la VIème flotte des Etats-Unis. Dans le cadre de l’OTAN la rade de Villefranche devient en effet le port d'attache du navire amiral. En 1967, les Américains quittent Villefranche. Propriété du ministère de la Défense, la corderie est cédée à l'Éducation Nationale et est affectée à la Faculté des Sciences de Paris en 1962. Elle accueille aujourd'hui une partie de l’Institut de la Mer de Villefranche et ne se visite pas.

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